Les Peyclet, laboureurs du Grésivaudan

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La vallée du Grésivaudan en 1700

Au XVIIIe siècle, la vallée du Grésivaudan, entre Grenoble et Chambéry, est profondément agricole. S’il existe bien quelques industries, notamment la ganterie de Grenoble ou les forges d’Allevard, c’est de la terre que vit principalement sa population. Parcourue en son centre par la rivière Isère, la vallée est partagée en deux rives, la droite au pied du massif de la Chartreuse, la gauche au pied du massif de Belledonne, depuis Grenoble jusqu’à la frontière avec le duché de Savoie. 

Carte du Pays compris entre les Bauges, Barraux, Montmelian et Chambery – Début XVIIe siècle – Gallica

La vie au Petit Crozet

Parmi les nombreuses familles paysannes de la région se trouvent les Peyclet, lointains ancêtres d’Emile

Claude Peyclet voit le jour le 26 juillet 1691. Il est le quatrième enfant de François et Michelle. Avant lui sont nées trois filles, Lucrèce, Dimanche et Jeanne. Après lui naîtront une fille et deux garçons, Claudine, François et Ennemond. 

Acte de baptême de Claude Peyclet – Bellecombe, Chapareillan – AD de l’Isère – 9NUM2/AC075/7

La famille vit au petit Crozet, un hameau du village de Bellecombe situé à un peu plus de 700 mètres d’altitude, sur le flanc du massif de la Chartreuse, tout près de la frontière savoyarde. On y jouit d’une vue magnifique sur la vallée, le massif de Belledonne, celui des Bauges en Savoie et même, par temps clair, sur le Mont Blanc. 

Bellecombe vu depuis le petit Crozet (renommé par la suite Saint Marcel d’en Bas)

Cultiver la vigne

Comme la plupart des habitants de la vallée, les Peyclet pratiquent la polyculture et produisent tout ce dont ils ont besoin pour vivre, ou presque, mais c’est surtout sur la vente de leur vin dans les foires et marchés de la région qu’ils comptent pour payer les lourds impôts auxquels ils sont assujettis. 

Les vignes familiales poussent en différents endroits. Celles qui donnent le meilleur vin poussent en coteaux, sur les pentes ensoleillées mais abruptes de la montagne, qu’il faut remblayer en terre tous les hivers. Le sol extrêmement caillouteux est travaillé au Beca, une pioche à deux pointes recourbées qui permet de retourner la terre dans les pentes inaccessibles à la charrue. Le fumier est monté dans des hottes que l’on porte sur son dos tandis que les récoltes sont descendues dans une louève, une sorte de traîneau qui permet de transporter le raisin sans trop d’effort. Viennent ensuite les vignes de la plaine, moins ensoleillées mais, étant plantées sur terrain plat, bien plus faciles à entretenir. Afin d’optimiser le terrain on plante diverses récoltes de légumes entre les rangées de ceps. Chaque centimètre carré compte ! Enfin les hautains sont des vignes qui poussent près de la rivière. On les fait grimper sur de hautes perches ou on les laisse s’accrocher aux arbres pour qu’elles puissent capter au moins un peu de soleil. Le vin produit par les hautains est appelé vin de fauche. Il est de qualité médiocre car les vignes ne sont pratiquement pas entretenues et ne sont plantées que pour augmenter un peu le rendement à moindre frais. 

Vignes cultivées en hautain – Tacuinum sanitatis in medicina – Vers 1390

Les vendanges sont programmées entre fin septembre et début octobre. Pour l’occasion, nombre de montagnards descendent dans la vallée pour proposer leur aide contre du raisin, et cette période est une vraie fête pour tout le monde. Ce sont bien sûr les vignes du seigneur qui sont vendangées en premier et les hautains le seront en dernier. 

Scène de vendanges – 1842 – Gallica

Claude, l’héritier

Avec ses frères et sœurs, Claude grandit donc dans les champs et les vignes. Aucun d’entre eux ne fréquentera les bancs de la petite école paroissiale et n’apprendra jamais à écrire ne serait-ce que son nom. Des sept enfants, seules deux filles décéderont prématurément : la petite Claudine à l’âge de 5 ans, son aînée Dimanche peu avant de fêter ses 20 ans. 

Leur père François les rejoint dans la tombe quelques années plus tard. Il s’éteint en octobre 1717, après une longue vie qui aura duré un peu plus de 70 ans. 

Acte de sépulture de François Peyclet – « Agé d’environ quatre vingts ans… » Il n’a en réalité que 71 ans – Bellecombe, Chapareillan – AD de l’Isère – 9NUM/5E76/6

Si Claude n’est pas l’aîné de sa fratrie, il est celui des garçons et selon la coutume, c’est lui qui hérite alors des biens familiaux. Il a maintenant 26 ans. Majeur depuis déjà un an, il n’est toujours marié. Cela n’a rien d’étrange, on se marie tard à cette époque dans la région. Propulsé chef de famille, il a encore à sa charge sa mère ainsi que ses quatre frères et sœurs, pas plus mariés que lui. Lucrèce a 35 ans, Jeanne 32 ans, François 20 ans et Ennemond 17 ans. La famille n’est pas la plus à plaindre de la vallée puisqu’elle fait partie de la classe des laboureurs : contrairement aux simples cultivateurs qui n’ont que quelques outils pour travailler leur terre, ou aux journaliers qui n’ont que leurs bras qu’ils louent à la demande, Claude possède une paire de bœufs et une charrue. Cela lui permet de retourner la terre de ses champs pour l’aérer et enfouir les mauvaises herbes rapidement et sans effort de sa part.

Extrait d’une quittance passée entre Claude Peyclet et Laurent Vincent mentionnant un règlement du second au premier en argent et en boeufs aratoires – 1729 – Archives départementales de l’Isère – 3E4803

Cultiver les céréales

Et il en a bien besoin de cette charrue pour travailler sur ses terres, et notamment ses champs de céréales. Le blé étant assez cher, Claude lui préfère le seigle, le froment ou l’orge. C’est au début du printemps qu’il laboure ses champs à plusieurs reprises, avant d’y passer la herse pour aplanir le sol, briser les mottes de terre et enfouir les semailles. En été viendront les moissons qui réuniront tout le village et se termineront par la revola, un grand repas très copieux réunissant tous les travailleurs.

Le repos des faucheurs – J.Jacques de Boissieu – XVIIIe siècle – Bibliothèque numérique de Lyon

La fratrie Peyclet

Malgré la relative aisance des Peyclet, leurs revenus ne sont pas suffisants pour faire vivre toute la fratrie et Claude aimerait bien pouvoir fonder sa propre famille. Tous doivent vivre leurs propres vies. François part donc apprendre le métier de charpentier. Il s’établira ensuite à Saint-Ismier, une commune proche de Grenoble, où il se mariera à l’âge de 49 ans avec une jeune femme de 14 ans sa cadette. 

Ennemond se place comme domestique dans différentes maisons. Il servira notamment l’épouse d’un capitaine du fort Barraux, chargé de défendre la frontière avec la Savoie. Resté célibataire, il décèdera à l’âge de 47 ans au château Bayard, autrefois propriété du chevalier sans peur et sans reproche. 

Extrait du testament d’Ennemond Peyclet – 1747 – « …Audit testateur dans le plein pied de la petite tour dudit chatêau Bayard, au devant d’iceluy où il est détenu et au devant de son lit… » – Archives départementales de l’Isère – 3E2807

Lucrèce est mariée à un tisseur de toile de Barraux un mois seulement avant de fêter ses 40 ans. Ils n’auront pas d’enfant. Jeanne ne se mariera jamais et s’installera chez sa sœur aînée. Quant à Michelle, leur mère, elle restera avec Claude dans sa maison.

La fratrie Coup

Une fois la fratrie partie, le jeune homme peut enfin songer à convoler et jette son dévolu sur une jeune femme de son âge. Claudine Coup est elle aussi fille de laboureurs et vit dans la paroisse voisine de Sainte Marie du Mont, un peu plus haut dans la montagne. Si sa maman Virginie est décédée depuis quelques années déjà, elle est tout de même bien entourée de son père Claude et de ses trois sœurs Jacqueline, Dimanche et Antoinette.

Pour le père de famille, n’avoir aucun garçon pour l’aider aux champs et prendre sa suite est compliqué. Mais avoir quatre filles à marier et surtout à doter l’est encore plus. Les deux premières à convoler, Dimanche et Claudine, se voient dotées de 180 livres, de petits bijoux, de vêtements et de quelques meubles.

Antoinette est la troisième à se marier mais est dotée de manière bien différente de ses sœurs : son père entre dans la dernière partie de sa vie et doit maintenant penser à ses vieux jours. Il fait donc donation de tous ses biens d’une valeur de 300 livres à sa fille, mais à quelques conditions toutefois. Elle devra tout d’abord donner à Jacqueline, la dernière célibataire de la fratrie, la somme de 132 livres, un an après la mort de Claude ou un an après son mariage. Entretemps, elle devra héberger sa sœur et subvenir à ses besoins. Antoinette devra aussi héberger et entretenir son vieux père et laisser chaque année à sa disposition « 3 setiers de blé froment, 3 setiers de mèches (à bougies ??), 2 charges de vin avec un tonneau pour loger le vin, 20 livres de beurre, 80 livres de fromage et ¼ de minot de sel ». Claude ne profitera malheureusement pas longtemps de sa « retraite » : Lorsque Jacqueline convole enfin 6 ans plus tard avec un cordonnier, son père n’est déjà plus de ce monde.

Extrait du contrat de mariage passé entre Laurent Vincent et Antoinette Coup, mentionnant la rente viagère due à Claude Coup – Archives départementales de l’Aude – 3E4786

Après leur mariage en 1722, Claude Peyclet et Claudine Coup s’installent au petit Crozet où trois fils voient le jour entre 1723 et 1727 : Louis, François et Augustin. Un sacré changement pour la jeune maman qui a grandi dans une fratrie uniquement composée de filles…

Acte de baptême de mon ancêtre François Peyclet – « Fait en présence de Jean Rivet »... son futur beau-père ! 1725 – Bellecombe, Chapareillan – Archives départementales de l’Isère – 9NUM2/AC075/8

A l’heure du repas

Claude a maintenant 5 bouches à nourrir et à vêtir en plus de la sienne. Et comme toutes les familles de la région, ils comptent surtout sur leur propre production pour le faire. Les céréales qu’ils cultivent, transformées en farine dans l’un des moulins du village, sont avant tout destinées à faire du pain, la base de leur alimentation. On le cuit dans le four banal, mis à disposition par le seigneur des lieux contre une petite redevance, le ban. Les jours d’allumage du four étant limités, chaque pain pèse plusieurs kilos. D’abord pour que sa consommation puisse s’étaler sur plusieurs semaines voire plusieurs mois, mais aussi pour qu’il soit protégé par une croûte épaisse qui l’empêchera de trop durcir. Il sera ensuite mangé rassis jusqu’à la dernière miette. Nous sommes loin de la baguette de pain blanc que nous connaissons aujourd’hui. Les pains d’alors, dans le Dauphiné, sont en réalité des sortes de grosses tourtes composées de différentes céréales comme le seigle et le froment, ce qui leur donne une teinte grise voire noire. Le pain blanc confectionné à partir de blé, plus cher, est réservé aux familles aisées.

Afin de préserver une dentition plutôt fragile, le pain dur est découpé en une grosse tranche par le chef de famille et déposée au fond de l’écuelle avant d’être recouvert de soupe, ce qui va le ramollir un peu. 

La soupe, on en mange également à tous les repas. Elle cuit lentement, des jours durant, dans la marmite suspendue dans la cheminée, et ne demande pas de réelle surveillance. On peut donc vaquer à d’autres occupations pendant la cuisson. On y met un peu de tout. Des racines (comprendre légumes racines, ceux qui poussent dans la terre, comme les carottes, les panais, les navets…) d’autres légumes comme le chou, des légumineuses (pois, fèves, lentilles…), des herbes aromatiques, et dans les jours fastes un peu de lard. Jour après jour, on rallonge la soupe avec de l’eau et d’autres légumes qui ne sont bien évidemment jamais épluchés. 

Marmite suspendue à la crémaillère dans la cheminée – Musée Paul Dupuy

Les repas des Peyclet sont parfois agrémentés de pommes de terre, de châtaignes et d’oeufs, tous cuits sous la braise, ainsi que de quelques fruits et du fromage, de chèvre et de brebis plus que de vache, mais rarement de la viande, souvent trop onéreuse. Et pour apporter un peu de gras à son alimentation la famille utilise un peu de beurre, mais surtout de l’huile de noix.

Cultiver la noix

Si la noix de Grenoble possède son AOP depuis 1938, cela fait bien longtemps que les habitants de la vallée du Grésivaudan pratiquent la culture du noyer, essentiellement pour l’huile de ses fruits utilisée en cuisine et comme combustible pour l’éclairage des lampes à huile. C’est au début de l’automne que l’on récolte les noix, soit en les ramassant au pied de l’arbre, soit en les faisant tomber à l’aide d’une grande perche.

Elles passent ensuite deux à trois mois au séchoir, un endroit bien aéré mais couvert, avant d’être mondées (décortiquées) pendant les veillées des longues soirées d’hiver. Une fois libérée de leur coque, il ne faut pas trop attendre pour les amener au pressoir (sous peine de les voir rancir), où elles sont écrasées par une grosse meule de pierre pour se transformer en pâte. 

Cette pâte est ensuite mise dans des sacs de toile soumis à la pression du pressoir : l’huile contenue dans la pâte coule alors à travers les sacs. La première huile est la meilleure, on l’utilise pour l’alimentation. Après avoir délayé la pâte avec de l’eau bouillante, on la remet dans les sacs et on la presse à nouveau. L’huile qui en sort est de moins bonne qualité mais pourra tout de même être consommée. On recommence encore une fois l’opération pour récupérer une huile destinée cette fois à l’éclairage puis une dernière fois pour récupérer le peu d’huile qui reste. La pâte qui ne contient plus une goutte d’huile n’est pas jetée : Rien n’est jamais gaspillé. Elle servira à confectionner une sorte de pain qui sera donné aux volailles pour les engraisser, ou sera utilisé comme appât à la pêche.

La famille compte donc sur ses propres récoltes pour se nourrir, mais aussi pour se vêtir. Elle élève à cet effet quelques moutons pour leur laine mais surtout cultive du chanvre, la deuxième ressource principale de la vallée après les céréales.

Cultiver le chanvre

C’est sur les bords de l’Isère qu’il est semé au début du printemps. La rivière sort en effet régulièrement de son lit, et les terres inondées, drainées et travaillées, sont un terreau parfait pour la culture de cette plante, même si le risque d’une nouvelle inondation après les semailles ne peut jamais être écarté. La récolte a lieu en août. Le chanvre est ensuite attaché en bottes avant d’être amené au routoir, un grand trou creusé au bord d’une rivière.

On fait rouir (tremper) les bottes de chanvre pendant 10 à 12 jours, jusqu’à ce que le fil se détache facilement de la partie ligneuse. L’eau devient alors de couleur brune et dégage un gaz qui empeste les alentours. Il faut donc bien veiller à creuser le routoir loin des habitations… La vase qui se dépose au fond du trou n’est, encore une fois, pas gaspillée : elle fait un excellent engrais. Le chanvre est ensuite étendu dans une prairie pour sécher 2 à 3 jours, avant d’être rattaché en botte pour être stocké dans le grenier.

Comme le mondage des noix, le filage du chanvre et de la laine se fait principalement en hiver lors des veillées, pour être ensuite tissé sur le petit métier que possèdent les Peyclet.

La famille produit donc pratiquement tout ce dont elle a besoin pour vivre : de quoi boire, de quoi manger, de quoi se vêtir, et avec trois garçons qui seront un jour prêts à aider aux champs, l’avenir du jeune couple semble sans nuage. Mais l’année 1729 va en décider autrement.

Une épidémie inconnue

A la fin du mois d’avril, Claude tombe malade, tout comme son beau-frère Philippe, le mari de sa sœur Lucrèce. Leur état est même si alarmant qu’ils en viennent à rédiger tous les deux leur testament le 2 mai. Le mal dont ils souffrent n’y est malheureusement pas indiqué, mais chacun est « détenu dans son lit de maladie corporelle », et le nombre de décès a fortement augmenté depuis le mois de janvier dans leurs paroisses respectives. Ce qui laisse à penser que les deux hommes sont victimes d’une épidémie, sans que la nature de celle-ci ait pu être déterminée. Quoi qu’il en soit, leur agonie ne sera pas longue : Philippe décède le 4 mai et Claude le 6, à 38 ans.

Extrait du testament de Claude Peyclet – 1729 – Archives départementales de l’Isère – 3E4803

La vie après Claude

Claudine se retrouve alors seule avec Michelle, sa belle-mère, pour subvenir aux besoins de sa famille… qui est sur le point de s’agrandir. Car ni la jeune mère ni son mari ne le savaient au décès de ce dernier, mais Claudine est enceinte depuis le mois de février. Et en novembre, elle accouche d’un dernier petit garçon, qu’elle prénomme Felix. L’enfant, malheureusement, ne vivra que trois ans.

Après la mort de son fils et de son gendre, Michelle part vivre chez sa fille Lucrèce. Claude avait pourtant bien pris soin de spécifier sur son testament qu’il voulait que sa mère aie « son habitation, son entretien et sa nourriture » dans sa maison. Les rapports avec Claudine sont-ils houleux au point que la cohabitation s’avère impossible ? Michelle préfère-t-elle simplement privilégier sa fille, veuve elle aussi, bien qu’elle n’ait qu’un seul enfant à charge alors que sa belle-fille en a quatre ? Ou bien pense-t-elle qu’elle sera plus un poids qu’une aide pour Claudine, et souhaite la décharger un peu ?

Acte de sépulture de Michelle Valloire – 1734 – Barraux – Archives départementales de l’Isère – 9NUM2/AC027A/4

Heureusement pour la jeune mère de famille nombreuse, elle n’est pas réellement seule : les maris de ses sœurs sont là pour l’épauler, et resteront toujours très présents dans la vie de leurs neveux. Ce qui est peut-être la raison pour laquelle Claudine ne se remariera jamais.

Tout comme leur père, les trois garçons grandissent au fil des travaux des champs et aucun ne saura jamais tenir une plume. Et pour cette génération comme pour la précédente, les terres familiales ne pourront faire vivre qu’un seul d’entre eux. C’est en toute logique à Louis, l’ainé, qu’elles doivent revenir, lui qui avait été institué héritier universel par Claude. Mais le désormais jeune homme semble plus intéressé par la guerre que par les champs et en 1742, il prend la décision de rejoindre l’armée royale et s’engage comme soldat dans le régiment de Nice. Il ne reviendra jamais, et le lieu et la date de son décès demeurent inconnus. 

Extrait du testament de Louis Peyclet – « Lequel étant en état de partir pour aller joindre le régiment de Nice où il est engagé pour soldat dans la compagnie de Monsieur Dumollard… » – Archives départementales de l’Isère

C’est donc François, le deuxième né, qui prend la tête de l’exploitation familiale pour perpétuer son héritage. Augustin, lui, se forme au métier de charron, qui consiste à construire, entretenir et réparer des véhicules comme les chariots ou les charrues.

L’atelier du charron – Encyclopédie Diderot et d’Alembert – XVIIIe siècle – Gallica

Tous deux se marieront, le premier en 1748 et le second 9 ans plus tard, mais leur mère ne les accompagnera pas jusqu’à l’autel tout comme elle ne rencontrera jamais ses nombreux petits enfants : elle décède en 1746 à l’âge de 55 ans. Sûrement sans savoir si son fils ainé est toujours en vie.

Une femme en costume traditionnel du Grésivaudan au XVIIIe siècle

Sources :

Usages, fêtes et coutumes existant ou ayant existé en Dauphiné. JJA. Pilot de Thorey 

Le Dauphiné traditionnel tomes I, II et III. A. Van Gennep 

Les anciens costumes des Alpes du Dauphiné. E. Delaye 

L’agriculture du Grésivaudan. G. Verey-Verner

Le Grésivaudan à travers les âges. A. Aymoz 

Chroniques du Grésivaudan. M. Fakhoury

Histoire municipale de Grenoble. JJA. Pilot de Thorey

Histoire de Chapareillan et du mandement de Bellecombe. E. Guigaz 

6 réponses à « Les Peyclet, laboureurs du Grésivaudan »

  1. Avatar de Briqueloup

    En usage dans le Dauphiné : Dimanche, Ennemond, voilà certains prénoms que j’ai aussi retrouvés , ils sont bien rares de nos jours.

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    1. Avatar de Marina
      Marina

      C’est mignon pourtant Dimanche !

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  2. Avatar de fannynesida

    Un tour d’horizon complet, je retiens le mode d’emploi pour l’huile de noix

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    1. Avatar de Marina
      Marina

      Ca peut toujours servir ! Merci de m’avoir lue 🙂

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  3. Avatar de Stéphane
    Stéphane

    Un article captivant à l’image d’un cours d’histoire 👏

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    1. Avatar de Marina
      Marina

      Merci beaucoup !

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